Contrairement
à beaucoup de branches professionnelles, le secteur bancaire
se porte bien et même très bien. Il n'est pas rare que
les plus grosses entreprises bancaires dégagent des rentabilités
sur fonds propres de l'ordre de 25%, c'est le cas de la Générale,
de la BNP et même le Groupe Crédit Agricole-Crédit
Lyonnais qui a eu à digérer un rapprochement, pour ne
pas dire une fusion et qui est en train de rattraper après une
course échevelée ses grands concurrents.
Ce qui caractérise
ce secteur, c'est sa forte rentabilité. Ce serait tant mieux
si c'était une garantie pour l'emploi. Mais si je prends les
effectifs de ces 10 dernières années dans ce métier,
il est visible que les effectifs ont stagné, aux alentours de
400 000 salariés toutes banques confondues, alors que les bénéfices
s'envolaient.
Parallèlement
la marge d'intermédiation bancaire, c'est à dire la différence
entre le coût des ressources et leur prix de vente, s'écroulait
du fait notamment de la baisse des taux.
Où a-t-on été chercher cette rentabilité
? Evidemment dans du business, mais dans du business qui n'est pas le
commerce de l'argent, mais plutôt la gestion des comptes et le
commissionnement et également une rentabilité à
travers la gestion ou le management des structures et des effectifs.
Travailler dans un secteur en évolution favorable plutôt
que d'avoir à se battre pour son emploi parce que la société
n'est plus rentable nous permet évidemment d'avoir une politique
de revendication un peu plus musclée et les dents un peu plus
longues, ce qui n'est pas d'ailleurs le gage de la réussite.
Notre rôle
est historiquement modéré au sein de la confédération.
Mais la singularité du SNB, c'est que dès 1971 et de manière
opérationnelle en 1973, nous nous sommes ouverts à tous
les collèges. C'est à dire qu'à l'époque,
il y avait trois collèges dans la banque - employés, gradés,
cadres et depuis la convention collective de l'année 2000, nous
n'avons plus que deux collèges cadres et non cadres. Notre
représentativité est reconnue sur l'ensemble de ces collèges.
Mais d'autres font de même dans la fonction publique notamment
dans la police. Même la métallurgie semble évoluer
à grands pas vers la maîtrise. En fait, nous voulons rassembler
tous les professionnels de notre branche, pour qui les problèmes
sont identiques. D'ailleurs, avec l'évolution actuelle, le statut
de cadre est toujours synonyme de responsabilité,
mais de moins en moins la possibilité du choix des moyens de
l'assumer.
La Fédération
des métiers de la finance et de la banque est actuellement la
seconde fédération en nombre de la CFE-CGC après
la métallurgie. Elle recouvre le secteur bancaire (y compris
maintenant la Banque Postale), le Crédit Agricole le Crédit
Foncier et les Caisses d'Epargne. L'ensemble représente environ
20.000 adhérents. Le syndicat le plus important est le SNB, créé
en 1973, qui compte plus de 15000 adhérents et enregistre régulièrement
10% de nouveaux adhérents par an, ce qui compense plus que largement
les nombreux départs en retraite.
En ce qui concerne la représentativité du SNB, les chiffres
des résultats aux élections professionnelles donnés
par l'Association Française des Banques attribuent 26% à
la CFE-CGC, juste derrière la CFDT qui a près de 32%,
les autres centrales se retrouvant loin derrière.
Nous sommes première
organisation à la Sté Générale. Au Crédit
Lyonnais, seconde, mais très proche de la CFDT . Nous arrivons
aussi en tête dans beaucoup de sociétés financières
comme par exemple à la DIAC (filiale de Renault)
Ces résultats
encourageants, nous les devons évidemment au travail très
actif des militants sur le terrain car sans terrain, il n'y a pas d'adhérents.
Il faut absolument que ce soit là que les choses se fassent.
De longue date, nous développons un syndicalisme de services
au niveau national. Nous avons été les initiateurs de
PSYA - le recours psychologique en cas de problème - qui a été
étendu ensuite à l'ensemble de la Confédération
. Nous avons depuis longtemps une structure juridique avec 3 juristes
permanents qui répondent à toutes sortes de problèmes
que se posent les délégués syndicaux, en particulier
ceux des plus petites structures qui sont les plus démunis, mais
même pour les plus grosses qui malgré leurs moyens importants
nous interrogent sur des problèmes et des questions juridiques
souvent banales.
Nous avons également
une assurance qui nous permet d'avoir recours aux services d'avocats.
Cette assurance couvre les sections syndicales, mais également
les risques juridiques domestiques (par exemple un problème de
bornage de terrain) ou individuels dans leur entreprise (par exemple
un problème de harcèlement). L'existence de ce "
bouclier juridique " est probablement un des facteurs les plus
efficaces de notre croissance, bien plus que par exemple l'abonnement
systématique des adhérents à la SERAP
Un des problèmes
que nous avons à résoudre vient des nombreux regroupements
dans le secteur bancaire franco-français. On se retrouve avec
l'assemblage de personnels avec des statuts différents. Si dans
le cas de BNP et Paris Bas on se retrouvait avec deux banques ayant
un parcours similaire de nationalisée puis privatisée,
il n'en est pas de même avec par exemple le " rapprochement
" du Crédit Lyonnais (qui était en plein redressement
et aurait pu continuer à naviguer seul), avec le Crédit
Agricole, compte tenu de la structure très mutualisée
de ce dernier avec des caisses régionales de plein exercice.
Mieux encore, la Caisse d'Epargne qui a un caractère mutualiste
très fort, est en train de se rapprocher du Secteur Banque Populaire,
autre secteur mutualiste. Mais là-dedans s'étaient mélangés
un moment le Crédit Foncier et la Caisse des Dépôts
et Consignations, et il n'est pas rare que dans ce type de regroupement
vous retrouviez quatre ou cinq statuts différents : de la Fonction
Publique, de la convention collective du Secteur Bancaire traditionnel,
de la Société Financière
Tout cela c'est
CGC, mais lorsque vous voulez rapprocher tous ces gens-là pour
les fédérer, vous avez parfois des surprises. Il y a beaucoup
plus d'affaires d'hommes que de réflexions véritablement
profondes sur le sujet. Pourtant, on pourrait se dire que " Quiconque
pratique le même métier, a les mêmes soucis, quelle
que soit sa convention collective, et a donc un seul devoir pour protéger
les salariés que nous représentons, c'est de se regrouper".
Si tout le monde se disait cela à la Confédération,
nous aurions bien moins de conflits qu'il n'en existe actuellement,
qu'ils soient déclarés ou latents.
La banque postale est désormais opérationnelle, et il
faut faire cohabiter ceux qui ont un statut de fonction publique avec
ceux qui dépendent de la convention collective des banques.
Au SNB, la méthode
n'est pas " je ne veux voir qu'une tête et que tout le monde
suive ", mais plutôt de donner des outils pour que nos militants
puissent remplir leur mission au mieux.
Nous avons fait faire une étude sur la méthode pour passer
un accord d'intéressement. Il en résulte que si on s'attache
uniquement à rattacher l'accord sur un critère de rentabilité,
on est sûr de nuire à quelqu'un et de scier la branche
sur laquelle on est assis. (Dans le secteur bancaire pour faire de la
rentabilité, il faut faire de plus en plus de business avec de
moins en moins de monde, et des salaires de plus en plus encadrés.).
On peut y intégrer un paramètre d'activité (si
stratégiquement un travail n'a pas été rentable,
ce n'est pas à l'exécutant qui en a été
chargé d'en pâtir. Même s'ils sont difficiles à
appréhender, des critères de qualité sont importants.
En ce qui concerne les accords salariaux, dans notre branche, ils sont
a-minima et ne concernent que les planchers catégoriels. Dans
nos entreprises, l'accord qui inclut une augmentation généralisée
est une curiosité rare, sauf parfois pour les plus basses catégories
pour complaire de manière démagogique à la CGT
ou à FO (Il reste par exemple 4 salariés de la première
catégorie au Crédit Lyonnais sur 25000). Au dessus, on
voit fleurir des primes non récurrentes, étaler des augmentations
y compris par primes de manière linéaire (écrasement
de la hiérarchie salariale), et également l'augmentation
de la variabilité du salaire appuyée sur la " réalisation
d'objectifs " fixés arbitrairement et non discutés
sans que les moyens soient forcément mis à disposition,
et sachant que si par chance, les objectifs étaient atteints
à 120% une année, on repartira l'année après
sur la base de 120 et non de 100
Enfin, il reste cette partie plus ou moins occulte qu'est l'augmentation
" au mérite " attribuée dans la plus complète
opacité.
Pour le reste des négociations, on discute de la sécurité
dans les agences bancaires, l'égalité professionnelle
(sujet de beaucoup plus de discussions interminables que de réalisations
concrètes), des incivilités (dont on ne peut guère
faire que le constat et qui dans la banque trouve son origine dans les
conditions bancaires, qui " tirent sur des ambulances "),
Un autre grand sujet a été la retraite à 60 ans.
Les études sont précises sur le sujet et montrent que
la rupture est en 1012 pour l'AGIRC et en 2020 pour l'ARRCO. Peut être
faudra-t-il travailler plus longtemps et nous vivrons plus longtemps
dans le futur. Si la loi Fillon a donné une orientation, et qu'il
sera indispensable de trouver une solution dans un avenir proche, elle
prévoit paradoxalement (pour ne rien changer aux bonnes vieilles
habitudes bien françaises) que des accords de branche pourront
y déroger
(et continuer comme avant).
|
QUESTIONS
DES PARTICIPANTS
Q
:
Comment définit-on un " cadre " ? Si dans les secteurs
de production un cadre a généralement des fonctions d'encadrement,
dans les entreprises de services, la plupart du temps, s'ils ont des responsabilités
importantes, ils n'encadrent la plupart du temps qu'eux mêmes et
ne sont que des exécutants, la plupart du temps travaillent chez
un client, taillable et corvéable a merci ?
R :
Un cadre était une personne souvent proche de
la direction, ayant des responsabilités importantes, qui participait
aux négociations stratégiques, qui faisait partie de l'équipe
qui les définissait, et discutait des moyens à mettre en
uvre, et encadraient des équipes. C'était la définition
typiquement française des années 50. J'ai eu dans le passé
ce privilège (mais pas longtemps), et j'ai pu discuter de mes objectifs
avec ma direction. Aujourd'hui, un cadre quelquefois encadre des gens,
et donc a la responsabilité de réaliser des objectifs qu'il
n'a pas choisis, avec des moyens dont il n'a pas discuté, y compris
sa propre formation managériale, son personnel et même sa
boutique. Obtenir le statut cadre est souvent seulement le résultat
de la négociation d'embauche et l'alignement de la catégorie
avec le salaire négocié. Si la notion de cadre évolue,
ce qui caractérise la CGC, syndicat de cadres, aujourd'hui, c'est
plutôt sa manière d'être et de négocier dans
l'entreprise, sa manière de conjuguer le mieux possible l'intérêt
du salarié et l'intérêt de l'entreprise. Il faut être
avant tout à) l'écoute des professionnels. Le panel s'élargira
d'autant.
Q
:
Dans la grande pagaille des restructurations et des OPA, les banques
n'ont-elles pas leur part de responsabilité, quand on voit par
exemple des sociétés lancer des OPA sur d'autres plus importantes
qu'elles?
R :
Le fric n'a pas de frontière. Un des sujets qui doivent être
étudiés par le Conseil Economique et social est l'intelligence
économique, à savoir comment maitriser les marchés
à son profit, nation ou continent. Les USA ont montré leur
capacité sur le sujet : il n'y a pas plus libéral sur le
papier que l'Amérique, mais il n'y a pas plus protectionniste dans
les faits. La CIA a des financements invraisemblables pour investir dans
les entreprises innovantes. A coté de cela, il n'existe aucune
politique en Europe et en France. De plus, combien de sociétés
d'expertise comptable, de conseil en entreprise, de contrôle, auxquelles
font appel les entreprises françaises, y compris celles de la défense
nationale, et qui connaissent tout sur l'activité de leurs clients,
sont des sociétés filiales d'entreprises d'outre atlantique...
Q
:
Chez
NCR France, nous en sommes à notre 3° plan social en 5 ans.
De 2000, nous sommes passés à 750. Sur les 100 personnes
de plus de 55 ans, la direction propose un accord pour les faire partir
en préretraite. La plupart de ceux qui sont concernés seraient
partants, écurés qu'ils sont par ce qu'est devenue
l'ambiance de travail. Mais que leur adviendraient-ils avec les évolutions
des règles concernant la retraite avant qu'ils aient acquis leurs
droits ? Que deviendra t il dans les années à venir ?
R :
Dans l'accord signé par le SNB, on a cherché
à bien montrer aux employeurs, on n'est pas fini à 45 ans
ni à 55. Si les employeurs doivent garder leurs salariés
jusqu'à 65 ans, ils ont intérêt à ce qu'ils
restent opérationnels et performants jusqu'au bout et ne pas les
placardiser. Si nécessaire, la loi devra " inciter fortement
" les entreprises à utiliser les plus anciens au lieu de s'en
débarrasser et les laisser à la charge de la collectivité.
Mais qui se souvient de ce que le directeur actuel de l'OMC parlait en
plein comité central des " soutiers " en évoquant
les back offices et de non valeur en ce qui concerne la fidélité
et la culture d'entreprise.
Une des motivations pour les entreprises de faire partir les plus anciens
est le fait qu'ils bénéficient le plus souvent de salaires
plus élevés que des jeunes, qui s'ils ne peuvent pas plus
que les autres bénéficier des rares augmentations de salaires,
peuvent être motivés par des promesses de bonus et de primes
substantielles.
Si les entreprises pensent y trouver un intérêt (au moins
à court terme), il ne faut pas oublier qu'il engendre un supplément
de charges pour la collectivité nationale.
Q
:
Une des raisons de cette incongruité n'est elle pas le fait des
directions d'entreprises, qui ne sont que plus qu'exceptionnellement les
propriétaires, mais sont des mercenaires, souvent issus de l'administration
dans les plus grandes entreprises, dont l'intérêt personnel
ne correspond pas forcément avec celui de l'entreprise, et en tout
cas pas à long terme ?
R :
En fait, actuellement, de plus en plus d'entre eux
sont passés par des universités américaines et en
sont revenus avec un MBA, et des méthodes qu'ils veulent appliquer.
De fait, on oublie que si avec l'âge, certaines capacités
physiques diminuent, il n'en est pas forcément de même pour
la résistance physique, les capacités intellectuelles, et
la somme d'expériences individuelles dont les entreprises vont
volontairement se priver.
Q
:
Quel est l'âge moyen des adhérents du SNB ?
R :
Il est relativement élevé et ne compte encore qu'un trop
faible pourcentage de jeunes. Par contre, on recrute actuellement de plus
en plus chez les jeunes. Mais leurs préoccupations ne sont plus
celles qui étaient les nôtres. Ils apprécient l'apolitisme
de notre syndicat, et l'organisation un peu protectrice, mais ils ne veulent
pas être embrigadés, et hésitent à prendre
des mandats. Ils réclament de la transparence en particulier en
ce qui concerne les finances et l'usage de leur cotisation. La peur de
gâcher sa carrière par un engagement est directement liée
à la " chasse au syndicalisme " des directions d'entreprises
du secteur de la banque. Ils craignent, hélas à juste titre,
de se voir reprocher le temps passé au service du syndicalisme
et de la représentation, car malgré nos réclamations
et contrairement à ce que la loi et les
accords prévoient, les postes de travail ne sont qu'exceptionnellement
aménagés en fonction des mandats. Mais il faut
garder espoir, dans une évolution plus favorable et qu'ils nous
rejoignent dans des fonctions militantes. Il faut pour cela les informer,
les cultiver, les former. C'est à cet effet que nous sortons dans
les jours qui viennent une plaquette d'accueil où l'on précise
ce que sont nos valeurs, comment nous fonctionnons. Nous avons d'ailleurs
négocié récemment que les jeunes embauchés
soient informés dès leur arrivée de l'existence d'organisations
syndicales dans l'entreprise.
Q
:
Une des raisons de cette méfiance vis-à-vis d'un
engagement militant n'est elle pas que les responsables hiérarchiques
se retrouvent les seuls pénalisés par les heures de délégation
qui resteront à leur charge?
R :
Si la comptabilité analytique est intelligemment faite, ces heures
ne doivent pas être imputées sur le centre de profit du service
mais sur un centre de coûts lié à la DRH.
Nota
: c'est par exemple le système appliqué chez TECHNIP,
mais dans cette optique, il ne faut pas non plus que le supérieur
hiérarchique incite le salarié militant à travailler
sur affaire en pointant des heures de délégation).
Mais, même si c'est une revendication constante de notre part, ce
n'est hélas pas le cas dans nos réseaux bancaires qui n'en
tiennent aucun compte, avec le système de compte d'exploitation
individuelle agence par agence, qui sont injustement pénalisées
par les coûts des délégations.
Il n'en reste pas moins que trop souvent, si dans un service un ou plusieurs
salariés se retrouve avec des mandats électifs ou syndicaux,
il est souvent difficile au responsable de ce service de se voir accorder
la possibilité d'embauche pour remplacer les heures de délégation.
s.
Q
:
On
entend le plus souvent dire que le problème des séniors
est que compte tenu du volume de travail qui serait disponible, en licenciant
un sénior, cela fait une ouverture de poste pour les plus jeunes.
Qu'y a-t-il de vrai ?
R :
L'affirmation que les anciens doivent céder la
place pour des jeunes est un point de vue qui pourrait être noble,
s'il n'était absolument pas confirmé par les faits. Si c'était
bien le cas, par exemple, dans notre accord sur les retraites que nous
avons négociés récemment, la direction aurait dû
nous suivre en proposant 1 entrée pour 1 départ. Au lieu
de cela, elle a proposé 2 départs pour 1 entrée.
Le c véritable argument est la recherche d'une plus grande rentabilité,
et non un argument social.
Q
:
La CEE menacerait les banques françaises pour leurs frais et les
problèmes d'ouverture à la concurrence. Qu'en est-il exactement
?
R :
Il est probable que dès la rentrée, il
y aura du nouveau sur le sujet, et en particulier sur les cartes de paiement,
qui seront uniformisées sur le plan européen, et il y aura
une tentative de nivellement des commissions.
La concurrence bancaire étrangère n'existe pas en France.
Seuls HSBC qui a procédé par un rachat et Barclays qui fait
de la banque en ligne avec les problèmes que l'on sait.
Aujourd'hui, l'essentiel de la rentabilité des banques ne provient
plus du commerce de l'argent, compte tenu des faibles marges d'intermédiation
et des taux d'intérêts en vigueur, mais par les commissions
dans le traitement des particuliers, avec des exagérations manifestes
(par exemple dans le cas de chèques sans provision de faible montant
dont l'émetteur se voit " taxer d'une amende " hors de
proportion avec le montant du chèque). D'ailleurs, un certain nombre
de ces exagération engendrent souvent une augmentation de surendettements
au lieu de les régler, et ne créent le plus souvent que
des fausses valeurs, compte tenu qu'il est difficile de tondre des ufs.
Q
:
Les associations d'actionnaires salariés ont le plus souvent
dans leurs fondateurs et leurs membres des militants de la CGC. On peut
regretter le manque de dialogue entre ces associations et la structure
syndicale. D'autres confédérations se seraient empressées
de profiter de cet avantage.
R :
La puissance de ces associations d'actionnaires salariés a bien
été comprise surtout depuis l'affaire de la tentative d'absorption
de la générale par la BNP. Je pense qu'il faut être
d'abord salarié avant actionnaire, sinon on risque de se fixer
plus sur les dividendes que sur le social.
Il ne faut pas non plus mélanger les genres.
Nota
: il ne s'agit pas que la CFE-CGC prenne la place des associations
d'actionnaires salariés. Le syndicat a en charge la défense
des salariés en tant que tels, non la gestion des entreprises.
Actionnaire Salarié ou Salarié Actionnaire, n'est qu'un
problème de sémantique, associations et syndicats ont des
objectifs et des actions qui ne peuvent être que complémentaires.
Vouloir jouer les deux rôles à la fois peut en cas de crise
amener à faire un dangereux grand écart. Cela ne doit pas
empêcher que des militants syndicaux y participent compte tenu de
leurs compétences. Le danger viendrait plutôt de querelles
de personnes ou d'ambitions personnelles étrangères au service
de la communauté. Il y a aussi des cas où une association
d'actionnaires salariés devient la seule possibilité pour
les salariés d'avoir une représentation ou tout au moins
d'être entendus par la direction générale d'un groupe,
en particulier dans le cas où celui-ci a à sa tête
une société holding de 5 personnes.
.HB
|