QUESTIONS
DES PARTICIPANTS Q
: Quelle
est la relation de Synergie avec les autres corps de la police ? R
: Nous marchons main dans la main
avec nos collègues d'Alliance Police Nationale qui concerne le corps des
gradés et gardiens, en particulier pour faire avancer cette réforme.
C'est un peu moins vrai avec le corps des Commissaires pour des raisons de partage
de compétences. Mais les choses devraient progressivement s'aplanir avec
l'avance de la réforme et le départ à la retraite des "
baby boomers ". r. Q
:
Le rapprochement annoncé de la gendarmerie et de la police a t il amené
à une plus grande efficacité ? R
: Les deux services cohabitent
bien et lorsqu'il y a des problèmes, ce sont plutôt des questions
de personnes que de structure. Cette collaboration a amené à la
création des GIR, où police gendarmerie et douanes mettent en commun
leurs enquêtes. Certains fichiers sont communs, une partie de l'équipement
est mutualisé et compatible. En Europe, seuls 4 pays comportent des
forces de maintien de l'ordre sous statut militaire : la France, l'Italie, l'Espagne
et le Portugal. Les directives européennes tendraient à voir disparaître
ces statuts militaires. Q
: Que
pensez vous le la " police de proximité ? R
: La proximité est nécessaire
mais pas telle qu'elle était conçue précédemment.
Une police de proximité dont le commissariat est fermé les heures
où il est le plus nécessaire peut laisser pensif. Faire des rondes
aux heures où il se passe rien, est-ce utile ? La proximité sans
la prévention et la répression ne peut pas fonctionner. Tout est
question d'équilibre. Il faut aussi que la justice remplisse son rôle.
Arrêter les voleurs pour les relâcher aussitôt ne sert à
rien. Encore faut il que même si elle en a la volonté, elle en ait
les moyens ! On peut aussi incriminer le manque de maturité et d'expérience
de jeunes magistrats à qui l'on a donné d'énormes responsabilité
dès l'issue de brillantes études,. Ce problème ne se retrouve
d'ailleurs pas seulement chez les magistrats. L'école est une chose, la
pratique en est une autre. Toutefois, aujourd'hui, le recrutement des commissaires
est issu pour moitié du corps des officiers et du corps des gradés
et gardiens par concours interne. Q
:
On constate une féminisation des professions, tant dans la magistrature
que dans la police ? R
: Aujourd'hui, 60% des magistrats
sont des femmes. On assiste un peu à la même tendance chez les commissaires.
Par rapport à certains problèmes, les femmes sont probablement mieux
adaptées que des hommes, mais cela peut poser un problème dans certains
cas. Nota : C'est probablement la conséquence du fait que les femmes
sont souvent plus appliquées que les hommes dans leurs études scolaires
et réussissent plus facilement les examens. Par contre, diplôme en
poche, elles ont tendance à choisir des emplois plus administratifs et
moins risqués, pour lesquels la maternité et les problèmes
avec les enfants risque d'influer sur leur carrière professionnelle.
Q
:
Qu'en est il des douaniers ? R :
On travaille avec eux dans le cadre du GIR. Ils ont beaucoup
de moyens et plus de possibilités juridiques que la police ou la gendarmerie.
Par exemple, ce sont les seuls à pouvoir perquisitionner de jour comme
de nuit. Mais leur domaine est quelque peu différent du notre, bien que
parfois, on ait des recoupements. Q
: Et
pour les contrôles d'identité? R
: Il y a une attitude très
française, de rechigner lorsqu'un agent de la force publique demande les
papiers. Mais il ne voit aucun inconvénient à les présenter
à la caissière du supermarché qui en demande parfois 2 après
avoir fait un chèque
Q
:
Dans la réforme actuelle de la police, les augmentations sont elles liées
sur le mérite? R :
Chez les officiers de police, il y a 3 grades : lieutenant,
capitaine et commandant. Dans le cadre de la réforme statutaire du 29 juin
2005, les modalités d'avancement sont revues. Auparavant, on avait un système
qui était dérogatoire dans la fonction publique (ouverture de poste
qui se faisait localement en fonction du service). Un nouveau système est
en cours d'élaboration prenant en compte d'abord le mérite, et l'ancienneté,
alors que précédemment, c'était plutôt l'inverse. Mais
il n'y a pas vraiment de notion de " productivité ". Cette réforme
va permettre de diviser par 2 le temps moyen de promotion alors que précédemment,
certains devaient attendre 20 ans leur promotion de lieutenant à capitaine. Q
:
J'ai été victime d'une fraude à la carte bleue en pays étranger
et malgré le fait d'avoir déposé une plainte, il n'y a jamais
eu de suite. Ou du moins, je n'en ai plus entendu parler ? R
: Un grand nombre d'affaires sont
classées sans suite. Le nombre de plaintes concernant des escroqueries
à la carte de paiement augmente de manière exponentielle. Si l'on
veut être sûr d'avoir une suite , la meilleure solution est de se
porter partie civile (et donc de verser une provision au greffe), ou encore de
faire appel à une union de consommateurs qui peut le faire en regroupant
des cas similaires. Q
:
Toute enquête de police représente un coût important qui est
supporté par la collectivité, et les budgets ne sont pas extensibles.
On peut donc comprendre que soit pris en compte l'importance du délit pour
le suite à donner à une plainte. R
: Il ne faut pas non plus se laisser
trop entrainer par cette logique de coût. La sécurité est
une des fonctions régaliennes de l'Etat. Il faut bien hiérarchiser
les choses. Depuis une dizaine d'années, au niveau de la loi, la répression
est plutôt souple en ce qui concerne les atteintes aux biens. Par contre,
on peut noter un durcissement en ce qui concerne les atteintes aux personnes.
Le problème est plutôt dans l'application de la loi et des peines.
On constate d'ailleurs des différences d'application d'un parquet à
l'autre. Il faut aussi prendre en compte les moyens attribués à
la justice qui ne sont pas au niveau des besoins pour pouvoir appliquer la loi. Q
: Avec
l'Europe des 25 et la libre circulation des citoyens européens, les nombreux
de modèles de papiers d'identité devraient être largement
diffusés sous forme de fac-simile à ceux qui seraient susceptibles
de devoir vérifier les identités, ne serait-ce que par exemple les
banques, où l'on n'a aucun moyen de savoir si le document présenté
correspond à une pièce officielle ou un document fantaisie.
R :
C'est un réel problème. Les escrocs ont toujours
une longueur d'avance. A toute protection une parade sera imaginée, et
cela va de plus en plus vite. Il y a de plus en plus de délits autour d'internet
et des cartes bleues. Un nouveau modèle de permis de conduire arrive dans
les jours qui viennent, et un permis européen devrait sous peu voir le
jour. 'tériles.
Q
:
Quels sont les grades dans la police ? R
: Ca commence par le gardien de
la paix, sous brigadier, brigadier, brigadier chef, major, ensuite Lieutenant,
capitaine commandant, commissaire et commissaire divisionnaire. Au dessus, il
y a les " hauts fonctionnaires ", contrôleurs généraux,
inspecteurs généraux et directeur actif. Les personnels en civil
et en tenue ont des missions complémentaires, le travail en civil étant
surtout centré sur l'investigation. Q
: La
gendarmerie n'a-t-elle pas également un rôle important dans la proximité
. R :
La gendarmerie exerce dans les zones rurales où le contact
avec la population est plus facile. La police, lorsqu'on nous appelle, c'est qu'il
y a un problème, et ce dans un environnement moins favorable. Q
:
Quelles sont les possibilités de la police en civil pour prévenir
les problèmes dans les manifestations et si possible arrêter les
casseurs avant qu'ils ne commettent leurs méfaits ? R
: Il faut en premier préserver
son personnel en ne lui faisant pas prendre de risques inutiles. Mais face aux
débordements que l'on a vu ces derniers temps, on ne peut pas rester inactifs
alors que des passants se font gravement agresser. Mais l'intervention à
chaud au milieu d'une manif est très délicate. De plus, la police
ne peut pas être partout en même temps. Lorsqu'on a détecté
un fauteur de trouble, il faut que l'intervention soit rapide, bénéficier
de l'effet de surprise, et surtout avoir la certitude de pouvoir ressortir et
ramener la personne derrière les forces de l'ordre pour vous protéger. Q
: Quels
sont vos moyens contre la cybercriminalité ? R
: Des services spécialisés
ont été créés au niveau de la police et de la gendarmerie,
car ce type de criminalité est en pleine expansion.
Q
:
Que faire par exemple dans le cas ou on reçoit des mails pédophiles
? R : Il
faut prendre contact auprès du service de police le plus proche et essayer
d'identifier l'origine du message. Sur le site du ministère de l'intérieur
un " chat " traite le sujet : http://www.interieur.gouv.fr/rubriques/divers/fete_internet/20030319_archive_chat .HB
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