INTERVENTION DE M PHILIPPE HOUILLON
Ancien bâtonnier
de l'ordre des avocats, j'exerce toujours ma profession, et sitôt
après votre réunion, je rejoindrai mon cabinet, pour travailler,
tout en ayant un mandat électif. Je suis membre de la commission
des lois et juge titulaire de la cour de justice de la république.
Je suis dans l'opposition nationale, tendance libérale (D L)
Les sujets que vous avez abordés (en
première partie de réunion) sont ceux qui me
préoccupent aussi , c'est à dire les 35 heures, la représentativité
etc...
Ce sont des choses que je côtoie un peu tous les jours comme avocat
de droit social. et pour tout vous dire, quand je vais tout à
l'heure regagner mon cabinet, je vais m'atteler à la mise en
place des 35 heures dans une clinique, là ou les choses ne sont
pas si simples...
J'aurais tendance à vous parler de la justice, puisque j'interviens
beaucoup sur le sujet, et que je sors du sénat où je suis
chargé avec d'autres de la préparation d'assises sur la
justice.
LES
FONCTIONS D'UN DEPUTE
Un député a une circonscription territoriale
(une seule personne élue dans la circonscription en question
au scrutin uninominal à deux tours).
Je suis député de la 1ère circonscription du département
du Val d'Oise qui comprend 84 communes (dont Pontoise), et recouvre
le Vexin Français.
Constitutionnellement, un député est élu pour faire
des lois, participer aux séances de l'assemblée Nationale,
aux commissions, et participer à l'élaboration de la loi.
En réalité on a une double activité
dont les deux faces sont à peu près équivalente
en temps et en importance, la première dans la circonscription
(bien qu'aucun texte le dise) et la seconde au parlement ( au Sénat
ou l'Assemblée Nationale).
Dans la circonscription,
on joue un peu les assistantes sociales et on organise des permanences
dans les commune de sa circonscription. Pour ma part, j'organise deux
permanences par semaines dans les communes de ma circonscription, ou
je reçoit des gens qui viennent m'exposer des problèmes
les plus divers, et nous essayons d'aider les gens avec la modeste autorité
morale qui est la notre puisque nous n'avons aucun pouvoir exécutif.
Un exemple récent: une commerçante vient m'expliquer qu'elle
a 15000F de retard dans mes cotisations URSSAF et a déjà
reçu un avis de poursuite, et demande de l'aider pour obtenir
des délais de trois ou quatre mois. Je lui explique que pour
une somme si peu importante, elle pourrait probablement y arriver toute
seule en faisant elle même la démarche. Le problème
est qu'il lui avait été impossible d'atteindre l'antenne
de l'URSSAF pourtant chargée d'accueillir le public. Elle me
donne les coordonnées de l'antenne en question (en l'occurrence
celle de Cergy) et pendant une semaine j'ai essayé tous les jours
de les appeler, et tous les jours, même scénario, un disque
disant que l'on allait me répondre et au bout de vingt minutes
on tombait sur la sonnerie "occupé". J'ai donc pris
un papier à entête et leur ai faxé : "ou vous
me téléphonez dans les cinq minutes, ou bien je fais une
conférence de presse en expliquant la situation, en exposant
leur mode de fonctionnement. J'ai eu un coup de fil dans les deux minutes,
et le problème de cette commerçante s'est résolu
dans la seconde même. Nous n'avons pas de pouvoir exécutif,
mais nous avons un pouvoir médiatique.
C'est là un exemple de notre rôle de médiateur.
On peut avoir à exercer ce rôle de médiateur dans
les conditions les plus diverses et pour des sujets les plus variés.
C'est là un rôle bien que non écrit, d'une très
grande importance, car il tien l'élu du peuple proche de ses
électeurs.
Contrairement à des idées reçues, le député
n'est pas le représentant de l'état mais le représentant
du peuple.
Au parlement, on travaille
les textes en commission (je suis membre de la commission des lois),
et on suit les textes en séances en votant les amendements.
La question généralement posée est : "comment
se fait il qu'il n'y ait personne en séance".
L'assemblée Nationale fonctionnant autour des groupes politiques,
chaque groupe ayant des spécialistes pour un certain nombre de
question. Lorsqu'il s'agit de textes emblématiques, tel que l'a
été le pacs, on va voir tous les députés.
Pour des textes plus techniques, comme celui à l'ordre du jour
sur la présomption d'innocence, dont je suis porte parole, et
qui est venu hier à la commission des loi, il s'agit plus d'une
affaire de spécialiste, et il y a des heures et des heures de
discours, de discussions et d'amendement, ce qui explique la moindre
affluence en séance.
En dehors de la période budgétaire où on siège
tous les jours, jour et nuit, c'est trois jours par semaine (Mardi,
Mercredi et Jeudi), et on imagine mal un député commencer
le mardi matin à 9 h jusqu'au Jeudi soir vers 1 h du matin à
rester sur son banc à écouter les discours. C'est donc
essentiellement les spécialistes qui assistent, avec les mouvements
de foule en fonction des opportunités politiques de majorité
et d'opposition.
Pour mon compte, j'ai également la charge de présider
la séance, car le président de l'assemblée ne préside
à peu près jamais, sauf les séances télévisées
des questions au gouvernement du Mardi et du Mercredi, toutes les autres
séances sont présidées par l'un des 6 Vice-Présidents,
qui du "perchoir" organisent la séance, font la police
de la réunion et passent la parole aux intervenants.
L'ELABORATION
D'UNE LOI :
Le projet de loi est issu du
gouvernement, la proposition de loi est de l'initiative du parlement
(Députés ou Sénateurs), sachant que
sous la constitution de la 5° république, c'est essentiellement
le pouvoir exécutif qui dirige tout, à ce point qu'il
a la maîtrise de l'ordre du jour du parlement. En conséquence
la quasi totalité des textes qui deviennent des lois sont d'origine
gouvernementale, donc des projets de loi.
Le ou les ministres écrivent leur texte, le soumettent au conseil
des ministres, le ministre concerné choisit de le déposer
sur le bureau de l'une ou l'autre assemblée, renvoyé vers
la commission compétente (*).
La commission va désigner un rapporteur qui va étudier
le texte de manière détaillée, et fera un rapport
avec d'éventuelles suggestions.
Chaque député de la commission, mais également
chaque député non membre de la commission ayant la possibilité
de déposer des amendements au texte gouvernemental.
Chaque amendement est examiné par la commission et elle va voter
pour les accepter ou non.
Il en sort le "texte du projet gouvernemental tel qu'amendé
par la commission".
C'est ce texte qui vient en séance publique pour être soumis
à la discussion de l'ensemble des députés (ou des
sénateurs), qui peuvent à nouveau déposer des amendements,
avec le risque - car le règlement le lui permet - de voir tout
amendement non examiné en commission refoulé par le ministre.
S'en suit le débat amendement par amendement, avec dans notre
système la possibilité de "pressions" exercé
par le ministre sur "ses troupes" (bien que des frondes puissent
parfois voir le jour), pour arriver au texte adopté en première
lecture (dit "petite loi").
Ce texte va ensuite devant l'autre chambre, où il suit une procédure
identique.
Les parties de texte adoptées sans modification sont définitivement
adoptées.
Celles modifiées vont retourner à la première assemblée
(navette) en seconde lecture pour être retravaillée sur
les articles concernés, après quoi la loi retourne en
deuxième lecture à la seconde assemblée, sachant
que lorsqu'il y a eu deux lectures dans chaque chambre, si on n'est
toujours pas d'accord, il y a deux possibilités : soit une C
M P (Commission Mixte Paritaire), composée
de députés et de sénateurs, qui essaient de se
mettre d'accord sur un texte définitif. S'ils y parviennent,
le texte est soumis aux deux assemblées et est adopté.
Sinon, c'est l'Assemblée Nationale qui a le dernier mot à
l'occasion de la cinquième et dernière lecture et le texte
devient la loi.
Il faut ensuite que la loi soit "promulguée",
mais aussi la possibilité de recours devant le conseil constitutionnel
si 60 députés et sénateurs signent un recours,
et celui-ci peut statuer sur l'ensemble de la loi ou des parties de
celle-ci. Ce fut le cas pour quelques uns des points de la loi "des
35 heures".
(*) Commission des lois, Commission des affaires
sociales, Commission de la défense, de la production et des échanges
etc...
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QUESTIONS
DES PARTICIPANTS :
Q
: Comment un texte reconnu comme partiellement inconstitutionnel
peut être dite partiellement applicable s'il se révèle
n'être pas financée ?
R :
Le conseil constitutionnel examine la compatibilité d'un texte
adopté par l'assemblée avec la constitution. A ce point
que lorsqu'on sait à l'avance que le texte sera non conforme à
la constitution, on cherche à changer d'abord la constitution,
d'où les déplacements très fréquents au congrès
de Versailles. L'autre débat serait de savoir s'il faut changer
complètement la constitution ou aller tous les deux mois à
Versailles. Le financement est engagement politique du gouvernement, et
la sanction, c'est les élections.
Q : Lors
de l'affaire du sang contaminé, j'ai tenté avec mon frère
de contacter par courrier individuel tous les députés et
sénateurs, et je me suis vu refuser leur transmission par le vaguemestre
de l'Assemblée Nationale. Aujourd'hui, les députés
utilisent ils internet et l'Email ?
R :
Je ne parlerai pas de l'affaire du sang contaminé car j'ai jugé
cette affaire en tant que membre de la haute cour. La liste des députés
est publique, n'importe qui peut s'en procurer la liste. Nous recevons
des tas de courrier auquel nous répondons. Tous n'utilisent pas
internet, mais petit à petit, son usage se répand.
Nota : Cette liste est accessible directement
sur le site : WWW,Assemblée-nationale.com .
Les adresses Email des député qui en ont une y est indiquée.
Q : Le
budget de l'état est unique, et il n'y a pas de somme réservée.
Pour le courrier à l'assemblée, il existe le droit de pétition,
et chacun peut donner un courrier sous enveloppe avec son cacher t et
une copie ouverte, et il est diffusé sans problème. Pour
ce qui est de l'intervention auprès des députés ou
d'un ministre, il convient d'être très opportuniste : e bon
rapport, c'est le texte qui arrive au bon moment sur le bon bureau car
ils sont submergés. Cette fonction est des plus respectable, et
mérite un hommage, car vous avez la tâche extrêmement
difficile de satisfaire au "théorème de Malthus"
(l'intérêt général n'est pas la somme des intérêts
particuliers).
Dans notre entreprise (Alcatel), le président Tchuruk a affirmé
que compte tenu de la compétition internationale, le travail devait
être de 70 heures par semaine. La loi telle que rédigée
autoriserait pour certaines catégories de personnel 13 h de travail
par jour, 6 jours par semaine. N'y a t il pas un risque que cette loi
puisse aboutir à une régression sociale?
R : Je
considère la réduction du temps de travail comme une bonne
chose, quand ça correspond à un progrès de société.
En revanche, comme ça a été le cas, quand ça
veut être une solution au chômage, c'est une phénoménale
"erreur". Vous faites tous parti de grandes entreprises, et
les négociations que vous êtes en train de mener sont difficiles
parce-que nouvelles, parce-que le texte est compliqué, avec des
problèmes liés à l'annualisation... Vous verrez d'ici
à 2002 que le gros du problème ne va pas se poser dans vos
entreprises, mais dans les petites entreprises qui constituent le tissus
essentiel de l'emploi en France. Il y a en France environ 2300000
entreprises (nombre d'ailleurs insuffisant), dont 1100000
avec ZERO employé et pratiquement le même nombre
avec moins de 10. Il faudra y ajouter celles de 10 à 20. Toutes
ces entreprises vont avoir de grosses difficultés. J'ai un cabinet
d'avocat où on est moins de 20. J'ai calculé que l'application
stricte de la loi vont correspondre à 18 à 20 heures de
dactylographie par semaine. Compte tenu des charges, il va falloir trouver
d'autres solutions que l'embauche : par exemple une automatisation de
certains tâches, idées qui ne nous aurait pas effleuré
sans la loi...
Dans le même temps, je constate que le salaire moyen des Français
baisse. Je préférerait qu'il y ait des perspectives de carrière
et de gains en fonction des efforts effectués par les gens plutôt
qu'un nivellement par le bas. Je suis très favorable à la
généralisation de la participation. Vous voyez peut être
les choses à travers un prisme un peu déformant compte tenu
des caractéristiques de vos entreprises. Vous avez accès
à la participation. Vous êtes une toute petite minorité
de privilégiés. La grande majorité des salariés
n'a pas accès à la participation. Je suis pour que les gens
soient récompensés de leurs efforts, pour une entreprise
conçue comme une équipe, et je ne suis pour la réduction
du temps de travail que lorsqu'elle correspond à un vrai progrès
de société. C'est identique pour l'école, où
on a des classes complètement disparates, avec des élèves
complètement en dessous du niveau de la classe. Actuellement dans
notre pays on recherche l'égalité à tout prix, et
avec les moins bons. Ces 35 heures ne vont que mettre des difficultés
supplémentaires pour les entreprises Françaises (et en particulier
les plus petites) dans la compétition internationale.
Q
: Ne peut on craindre que la loi concernant l'indépendance
de la justice ne nous amène à une justice exercée
par des juges dont le mérite est d'avoir été bons
élèves à l'école de la magistrature, et qu'ils
pourront dès leur sortie dire la justice sans plus d'expérience
de la vie et sans aucune espèce de contrôle. Un système
électif ne serait il pas souhaitable ?
R :
C'est LA question au coeur du choix
institutionnel. Actuellement, la justice représente "l'autorité
judiciaire" et non le "pouvoir judiciaire". Le Président
de la République est garant de l'indépendance de la Justice.
La justice est composée des juges, qui jugent, qui sont
complètement indépendants depuis la réforme Balladur
de 1994 et les magistrats du parquet qui accusent, c'est à
dire les procureurs de la République, qui sont sous la dépendance
hiérarchique du Garde des Sceaux. La réforme du C S M consistait
à les rendre totalement indépendants.
Les juges du siège sont ils véritablement indépendants?
Je pense que oui, sauf qu'il y a actuellement la possibilité de
passer d'une fonction de juge à une fonction de procureur et vice
versa. Quelqu'un qui a été accusateur (procureur) pendant
15 ans et qui se retrouve juge, pourra difficilement faire abstraction
de sa culture d'accusation. Le deuxième risque de dépendance
est la politisation des syndicats de magistrats.
On n'empêchera jamais un garde des sceaux de téléphoner
à un procureur... mais dans le même temps les poursuites
s'exercent, et la presse et les média jouent un rôle de contre
pouvoir, qui hélas dans le même temps détruit la présomption
d'innocence.
En ce qui concerne la responsabilité : il est effectivement anormal
qu'une catégorie particulière ne soit soumise à aucun
contrôle alors que par ailleurs, ils n'ont pas de légitimité
démocratique. (ce sera un des problèmes difficiles abordé
lors des assises de la justice organisé par l'opposition parlementaire
à la Sorbonne le 30 Mars). Il ne faut pas qu'il y ait chaque fois
mise en jeu de la responsabilité, ni qu'il n'y ait jamais aucune
censure. Le fond de la question est de savoir si l'on veut une autorité
judiciaire ou un pouvoir judiciaire. Si l'on choisit un pouvoir
judiciaire, les règles démocratiques s'imposeront, comme
aux U S A, bien que ce ne soit pas du tout notre culture. Si on reste
au stade actuel de l'autorité, la responsabilité au niveau
de la machine administrative qui existe déjà, mais qu'il
va falloir renforcer pour que les possibilités d'action disciplinaires
puissent devenir effectives, en confiant ce rôle à des "commissions"
ou les magistrats ne seraient pas majoritaires. (il
y a 3 jours, la cour de cassation a rendu un arrêt de relaxe concernant
un président de tribunal ayant fait un faux, tout en reconnaissant
le fait mais le considérant comme sans importance...)
Le débat reste ouvert.
L'autre question est la part de contrôle du juge sur les décisions
et des choix politiques. Il s'agit d'une grave question à la limite
de la séparation des pouvoirs.
Q :
Lorsque l'on contacte son député pour lui exposer nos problèmes
(par exemple concernant les 35 heures), il va accéder à
mes réflexions et comprendre ce que je vais lui dire, il ne dit
pas qu'il a ordre de ne pas voter à l'assemblée suivant
s conscience et c que ses électeurs lui ont dit, mais suivant ce
qu'un parti politique ou un ministre va lui dire. N'est ce pas une remise
en cause du principe même de la démocratie ?
R : L'assemblée
est organisée à partir des groupes politiques. L'indépendance
du député par rapport à son groupe dépend
de son appartenance. Dans celui auquel j'appartient (D L) il est évident
que l'on ne reçoit jamais aucune instruction. Des groupes peuvent
adopter une position après débat. Les 35 h par exemple étaient
prévues au programme de M. Jospin. Les gens qui ont voté
pour un député qui avait l'investiture de M. Jospin doivent
s'attendre à ce qu'il épouse les thèses de la majorité.
On ne peut pas être en permanence en désaccord avec les choix
de son groupe. (chez nous, celui qui n'est pas d'accord vote selon sa
conscience)
Q : Le
fait d'appartenir à une grande entreprise n'est pas synonyme de
participation: les restructurations multiples malgré des bénéfices
importants.
R :
Sur le plan des textes, vous êtres dans des grandes
entreprises, donc susceptibles de recevoir de la participation, pour autant
que l'entreprise fasse des bénéfices qui entraînent
ce type de distribution.
Vous avez parlé des fonds de pension. Si on en créait un
jour, ça serait trop tard pour les échéances qui
nous attendent pour les retraites mais une partie de nos entreprises pourraient
peut être être capitalisés par des fonds français
au lieu qu'américains. La préoccupation de ces fonds est
essentiellement la rentabilité immédiate des entreprisqes,
donc(pour eux) synonyme de suppression d'emplois.
Q : A
l'Assemblée Nationale, 70% des élus n'ont jamais mis les
pieds dans une entreprise. En fonction de quoi peuvent ils affirmer qu'il
faille tracvailler 35 h ou 39 ou 32h par emaine pour que l'entreprise
et l'économie marche mieux..
R :
Il est très difficile d'assurer la charge de
député et d'assumer une profession en même temps,
au détriment de la vie de famille alors que le fonctionnaire qui
ne vit que de la politique retrouve son poste immédiatement le
jour où il est battu aux élections. Je peux le faireparce
que j'éxerce une profession libérale. Pour un salarié,
l'aventure est perilleuse, car il lui sera difficile de retrouver du travail
5 ans après s'il n'a pas été réélu.
L'Assemblée est essentiellement constituée de professionnels
de la politique (avec plusieurs mandats), de fonctionnaires et de quelques
professions libérales parce qu'ils ont un peu de souplesse dans
leur emploi du temps.
Nota: C'est une des grandes différences
avec la 3° république où un fonctionnaire ne pouvait
pas se présenter à) une élection sauf à donner
sa démission. Sous a 4° et la 5° se sont pratiquement les
seuls à pouvoir le faire sans problème.
Q : Un
certain nombre delois n'entrent jamais en application faute justement
de décret d'application. D'autres ne sont pas respectées
systématiquement, et on émet des nouvelles lois afin de
les faire respecter. Y a t il une solution ?
R :
Je suis intervenu samedi dernier sur le sujet. Il y
a beaucoup trop de lois dans notre pays.
Nul n'est censé ignorer la loi, mais mais personne ne laconnait,
à tel point que les professionnels du droit arrivent à s'y
perdre. Il y a aussi une tendance au suivisme pervers pour tout pénaliser
dès que quelquechose est relayé par les média, alors
que la loi pénale permet généralement de répondre
à toutes les questions qu se posent. En conséquence, il
y a beaucoup moins de risque aujourd'hui à être délinquant
: sur une période de 10 ans, la délinquance a doublé,
alors que les moyens sont restés les mêmes. Il y a donc de
plus en plus de certitude pour le délinquant de ne pas être
poursuivi, ce qui devient une incitation à plus de délinquance.
Les libéraux sont pour que l'Etat puisse remplir sa mission, c'est
à dire que l'on ait un Etat fort sur les
mission qui sont les siennes, notamment sur les missions de
justice et de sécurité.
Il faudrait dépénaliser un tas de chose. Je vais samùedi
à Saintes à un colloque sur la responsabilité des
maires. Il faut sortir du pénal tout ce qui ressort de la délinquance
involontaire.
H B
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